- BOTANISTE JEAN-MARC GIL TOUT SUR LA BOTANIQUE
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- QU'EST CE QU'UNE PLANTE D'INTERIEUR
- QU'EST CE QU'UNE PLANTE D'INTERIEUR.
QU'EST CE QU'UNE PLANTE D'INTERIEUR.
Qu’est ce qu’une plante d’intérieur
Des végétaux exotiques
La majorité des plantes d’intérieur sont originaires d’Amérique du Sud et d’Asie, comme le figuier pleureur (Ficus benjamina) et le Schefflera.
Vraies ou fausses plantes d’intérieur
Il n’existe pas de définition précise de la plante d’intérieur. Tous les végétaux cultivés en pots et pouvant supporter un séjour plus ou moins long dans la maison ont droit à cette appellation un peu galvaudée. Ces dernières, les vraies, doivent avoir la faculté de se développer, et éventuellement de fleurir et de fructifier dans une pièce, pendant une période qui peut aller de plusieurs mois à de nombreuses années. Il faut signaler que certaines espèces peuvent battre des records de longévité, tels le clivia, l’aspidistra et le cycas (des dizaines d’années). Parmi les végétaux introduits à la fin du XXe siècle, le Zamioculcas s’affirme comme une des nouvelles plantes d’intérieur les plus faciles à cultiver, et d’une rare élégance.
Les plantes d'intérieur ou plantes d'appartement sont des plantes cultivées en pot, jardinière ou mur végétalisé, destinées à l'ornement des domiciles, locaux de bureaux, entreprises, halls d'expositions, etc. Il s'agit de plantes appartenant à des familles botaniques très diverses, choisies au fil du temps, pour leur intérêt décoratif, pour leur facilité de culture et d'entretien, pour leur capacité d'adaptation à un milieu intérieur souvent insuffisamment éclairé, parfois surchauffé et sec. Ce sont très souvent des espèces d'origine tropicale.
Origine des plantes d'appartement
La très grande majorité des plantes « d'intérieur » sont originaires des régions tropicales et subtropicales du globe, ce qui explique qu'elles réclament une humidité atmosphérique importante et ne supportent pas le gel ou les différences de températures élevées (par exemple ouverture de fenêtres l'hiver).
Lumière
Pour qu'une plante se développe, la lumière est indispensable. La quantité de lumière que laisse passer une fenêtre n'est qu'une fraction de celle qui se répand à l'extérieur. À l'intérieur, il est donc plus facile de cultiver des plantes qui se contentent d'un faible éclairement (comme les fougères), donc à distance d'une fenêtre est/sud, ou près d'une fenêtre nord (une lumière trop forte endommagerait leur feuillage). Beaucoup d'autres espèces aimeront la lumière forte.
Cependant, la plupart des plantes d'intérieur craignent, en été, le soleil direct de midi qui peut brûler les feuilles.
Plus elles sont vert foncé, plus elles ont de chance de pouvoir vivre sous un faible éclairage.
Les besoins en lumière des plantes d'intérieur sont décrits pour chaque espèce dans la littérature et sur internet.
Fonctionnement : la lumière permet à la plante d'effectuer la photosynthèse grâce à ses feuilles qui contiennent de la chlorophylle.
Pas de plantes sans lumière
Les diverses actions de la lumière
Grace aux molécules de chlorophylle qu’elles contiennent, les feuilles des plantes captent l’énergie des rayons lumineux et l’utilisent pour synthétiser des sucres. Ces derniers sont ensuite mis en réserve ou utilisés pour le développement et la reproduction de l’espèce. La vitesse ou l’intensité de la photosynthèse s’accroît avec l’augmentation de l’éclairement jusqu’à un certain seuil, variable d’une espèce à l’autre. L’absence de lumière les ferait mourir par manque de fonction chlorophyllienne des feuilles. A l’inverse, une lumière trop intense provoque une décoloration du feuillage, résultant de l’oxydation de la chlorophylle. La lumière joue aussi un rôle dans le développement des végétaux, car elle détruit les hormones de croissance (auxines) contenues dans les tiges sur le côté éclairé. Elle provoque alors indirectement une croissance plus importante des parties non éclairées. Ceci explique pourquoi les plantes ont tendance à se pencher vers la lumière et à s’étioler (les tiges s’allongent démesurément, les feuilles rapetissent) quand l’intensité lumineuse est trop faible.
Des lumières différentes selon les milieux
Les plantes qui poussent dans nos intérieurs proviennent le plus souvent des forêts tropicales, où l’intensité lumineuse varie selon les zones.
Dans la couche inférieure de leurs sous-bois, jusqu’à 5 m du sol, quel que soit le type forestier et la latitude, la luminosité représente le plus souvent 1 % de la lumière esurée en milieu découvert, là où le rayonnement du soleil est direct.
Aux endroits où le couvert est moins dense (abords des rivières et des ruisseaux suffisamment larges, clairières créées par la chute d’un ou plusieurs arbres, grandes zones rocheuses chaotiques), la luminosité est plus forte, mais elle ne dépasse pas 3 à 4 % de la lumière en milieu découvert.
Monstera deliciosa, Spathiphyllum et Cordyline prospère côte à côte dans ce sous-bois tropical.
Dans les espaces où des rayons de soleil arrivent à percer les feuillages de la canopée (taches lumineuses plus ou moins larges sur le sol), l’intensité lumineuse peut atteindre 30 % du rayonnement solaire direct. En outre, la qualité de la lumière reçue dans les sous-bois est profondément différente de celle de la lumière solaire blanche. En effet, les rayons réfléchis par les feuillages, les branches et les troncs, ainsi que ceux qui diffusent à travers les feuilles contribuent à modifier le spectre de la lumière. Celui-ci devient de moins en moins riche en longueurs d’onde dans les rouges et les bleus au fur et à mesure que l’on se rapproche du sol.
P.S : Le nom de « chlorophylle » a été donné en 1818 par P.J. Pelletier et J.B. Caventou aux pigments verts contenus dans les feuilles. La chlorophylle absorbe les rayons bleus (longueurs d’onde de 420 à 480 nanomètres) et les rouges clairs (longueur d’onde de 640 à 680 nm) situés dans la partie visible du spectre lumineux. Ainsi, les feuilles absorbent les rouges clairs, mais laissent passer les rouges lointains et réfléchissent les rouges sombres. Ces rayons réfléchis stimulent des tiges de la plante et provoquent l’éloignement des nouvelles feuilles par rapport aux plus âgées. Ce phénomène d’évitement explique la croissance harmonieuse des végétaux.
Humidité
Les plantes d'intérieur d'origine tropicale demandent généralement une humidité de l'air de 60 à 70 % environ alors qu'en hiver, dans une pièce normalement chauffée, cette humidité dépasse rarement 50 %. Ces plantes devront être pulvérisé 1 fois par jour, et pour certaines espèces comme les fougères il faudra maintenir dans la coupelle sous leur pot des gravillons humides. Par contre, les plantes grasses d'intérieur sont bien adaptées à une atmosphère sèche.
Substrat
De la terre, ou du terreau, ainsi que, selon les besoins de la plante, de la tourbe, de la sphaigne, de l'argile, du calcaire, du sable, etc. Des billes d'argile cuite et d'autres matières hydrophiles peuvent également être utilisées. L'apport en engrais est adapté aux besoins de la plante et au substrat dans lequel elle croît. Les pots non poreux tels que les pots glacés ou en plastique tendent à garder l'humidité plus longtemps et à limiter le flux d'air. Les trous de drainage s'avèrent par ailleurs nécessaires. Habituellement les pots contiennent des trous dans le fond pour permettre à l'excès d'eau de sortir, afin d'empêcher la putréfaction de la racine. Il faut laver les vieux pots complètement pour tuer les bactéries qui peuvent rester.
Une méthode alternative de mise en pot / rempotage, qui laisse en même temps créer, à l'intérieur du pot, un consistant réservoir d’eau, suffisant au moins pour quatorze jours, consiste en l'utilisation d'un dispositif scellé en matériel perméable, qui contient à l’intérieur tout le nécessaire pour l'entretien et le drainage des plantes ornementales.
Fertilisation
Pour bien pousser, toutes les plantes d'intérieur ont besoin d'être fertilisées. Au moment de l'achat, elles contiennent en général de bonnes réserves de nourriture qui s'épuiseront avec le temps et il est nécessaire de les renouveler. La plante a besoin de trois éléments chimiques présents dans la nature : azote (N), phosphore (P) et potassium (K) (d'autres minéraux sont nécessaires mais en quantité beaucoup moindre). Les engrais se présentent sous des formes diverses : liquides, poudres, cristaux, granules, comprimés ou bâtonnets. Les plus faciles à utiliser sont les liquides, les poudres, ou les cristaux solubles qu'on verse directement dans l'eau d'arrosage.
Quand fertiliser ? Les plantes d'intérieur nouvellement achetées ou rempotées n'ont pas besoin d'engrais immédiatement. En effet, si la plante est dans un mélange à base de terreau elle n'exigera pas d'engrais avant trois mois. De plus on ne fertilisera qu'en période de croissance, car en période de repos (l'hiver) il y aurait un phénomène de croissance maladive délétère, en période de repos la plante doit se reposer.
Combien ? La fréquence de fertilisation pour chaque espèce est décrite dans la littérature et sur internet. Si on veut une croissance plus lente il suffira de fertiliser moins. Trois ou quatre apports d'un engrais ordinaire en période de croissance suffisent à garder une plante en bonne santé à condition de renouveler régulièrement le message terreux.
À noter que l'engrais est une nourriture et non un remède, il ne faut pas fertiliser une plante si elle semble malade. Il convient de voir si l'état de la plante n'est pas dû à des écarts de température ou à des erreurs de culture.
Le cycle de végétation
Le cycle de végétation le plus familier aux habitants de la zone tempérée est celui des arbres à feuillage caduc. En effet, personne n'est surpris de voir un hêtre ou un érable perdre ses feuilles à l'automne pour se remettre à bourgeonner au printemps suivant ; on sait qu'il obéit à un cycle végétatif comportant l'alternance d'une période de croissance qui va du printemps à l'automne, et d'une période de repos hivernal, cycle engendré par les variations saisonnières de température.
Même si elles ne perdent pas leurs feuilles, un grand nombre de plantes sont soumises elles aussi à un cycle de végétation comprenant l'alternance de repos et de croissance. Lorsqu'elles sont cultivées à l'intérieur, elles risquent d'être privées de leur repos annuel. Plusieurs peuvent même mourir, quand par des apports de chaleur artificielle et d'engrais, on les maintient en état de croissance toute l'année. Par exemple les plantes de la zone tempérée comme le lierre (Hedera) seront en hiver privés d'engrais, arrosés parcimonieusement et on les gardera de préférence dans un endroit frais.
Pot
Yucca gloriosa en pot de terre-cuite.
La taille appropriée du pot est un facteur important à considérer: un pot trop grand occasionne des maladies des racines, en raison de l'excès d'humidité maintenu dans le substrat, alors qu'un pot trop petit limite généralement la croissance des plantes ; cependant certaines plantes comme les violettes africaines se développent bien à l'étroit. Généralement, une plante peut être conservée dans un même pot pendant environ deux ans. Plusieurs variétés de pots existent, mais on distingue généralement deux groupes: ceux faits de matériau poreux et ceux faits de matériau non poreux.
Les pots en matière poreuse sont habituellement d'argile, et sont fortement recommandés parce qu'ils permettent une meilleure aération, l'air pouvant pénétrer leur paroi. Les pots en matière non poreuse comme les pots glacés, vitrifiés, ou en plastique tendent à garder l'humidité plus longtemps et à limiter le flux d'air. Des orifices de drainage s'avèrent d'ailleurs nécessaires, pour libérer l'excès d'eau, qui autrement causerait la putréfaction des racines. Il faut laver soigneusement les pots qui ont servi pour en éliminer le plus possible les bactéries.
Effet sur la pollution de l'air intérieur
Une plante dépolluante est une plante considérée comme susceptible de réduire, grâce à son métabolisme, la quantité des polluants présents dans l'air à l'intérieur de bâtiments ou habitacles. Cette notion de bioépuration de l'air par les plantes a été introduite par des travaux de la NASA dans le cadre des programmes spatiaux et a été étendue aux plantes cultivées en intérieur.
Les principaux polluants ciblés dans ce contexte sont les composés organiques volatils tels que le formaldéhyde, le monoxyde de carbone, le toluène, le trichloréthylène ou le benzène, composés pouvant notamment poser des problèmes dans les vols spatiaux habités. Ils sont émis par une multitude de produits comme les peintures et les vernis, dont ils sont des solvants, la cigarette, les cuisinières à gaz, le chauffage au bois, etc.
À la suite de l'étude de la NASA, qui portait sur une dizaine d'espèces très communes et faciles à cultiver en intérieur, l'argument des « plantes dépolluantes » a connu un certain succès commercial. Cependant, l'ADEME considère que cette propriété n'est pas validée scientifiquement au regard des niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations et des nouvelles connaissances scientifiques dans le domaine. Une étude (Phyt'Air), menée par la Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de Lille, s'est attachée à évaluer en environnement contrôlé (maison modèle du CSTB, entièrement étanche et dont l'ouverture des volets peut être programmée) les capacités épuratrices des plantes. Cette étude n'a pas mis en évidence d'impact significatif sur la qualité de l'air intérieur. Son protocole était très rigoureux, mais il n'y avait pas d'animaux ni d'humains ni de source de CO2 telle qu'une gazinière régulièrement utilisée dans la maison test du CSTB.
Les plantes d'intérieur ont montré des capacités à réduire, grâce à leur métabolisme, la quantité des polluants présents dans l'air à l'intérieur des édifices grâce à la faculté de bioépuration. Toutefois, leur efficacité n'est pas suffisante pour obtenir une amélioration significative de la pollution intérieure, ne valant pas une aération. Le programme de recherche PHYTAIR, mené de 2004 à 2011 a clairement mis en évidence que les plantes vertes, quelles qu’elles soient, ne permettent pas d’assainir l’air du logement.
Histoire et prospective
Au milieu du XVIIIe siècle, alors qu'on ne connait pas encore le rôle de l'oxygène et du CO2 et encore moins la photosynthèse, l'abbé Pierre-Nicolas Bertholon de Saint-Lazare, avec les moyens théoriques et expérimentaux de la physique de son époque tente d'expliquer pourquoi et comment les plantes épurent l'air.
En 1783 dans un ouvrage intitulé De l’électricité dans les végétaux6, citant MM Van Swinden & Sennebier qui lui ont fourni cette information, il décrit les expériences que deux physiciens néerlandais, MM Deinmann & Paets van Trootswyfs ont faites ; « ces deux savants, dans leur Mémoire sur l’utilité de la végétation pour purifier l’air établissent deux propositions » : « La première, c’est que les plantes se chargent de phlogistique par la végétation, & qu’il leur est nécessaire de s’en charger ; le seconde, c’est que les plantes laissent échapper l’air fixe en végétant ; & ils le prouvent, parce que les plantes confinées dans des récipients où elles sont privées de toute communication extérieure par le mercure ou bien qui sont emprisonnées dans leur récipient par une glace fixée à la base du récipient avec un cordon de cire qui intercepte à l'air renfermé toute communication avec l’air extérieur ; les plantes, ainsi séquestrées rigoureusement, périssaient, & l'air renfermé dans le récipient étroit de l'air fixe, qui formait sur le champ, dans l'eau de chaux, un précipité abondant ; enfin, ils ont prouvé que dans les récipients où il y avoir des plantes enfermées, par l'eau de » chaux, avec de l'air commun, il s'y formait peu à peu un précipité qui étoit produit par la présence de l'air fixe ; tandis que, dans les récipients pleins d'air, où il n'y avoir point de plantes végétantes, & qui étaient enfermés avec de l’eau de chaux, il n'y avoir point d'air précipité dans cette eau de chaux ; d'où ils concluaient avec raison, qu'il n'y avoir point eu d'air fixe produit. Enfin, ils ont fait voir, par plusieurs expériences, que les plantes végétaient d'autant plus longtemps dans l’air commun confiné, que le confinement était moins exact, & que le diamètre des vaisseaux, dans lesquels les plantes étaient enfermées, était plus grand, & offrait une plus grande surface d'eau, & surtout d'eau de chaux, à l’air du récipient, & lui fournissait ainsi plus de moyen pour se débarrasser de l'air fixe produit en lui fournissant une plus grande surface dissolvante, & une plus grande quantité du dissolvant propre à s’en charger ».
Dans un autre chapitre (p. 116), s'appuyant sur le microscope et diverses expériences de physique, il démontre que la plante se nourrit certes par ses racines, mais aussi par ses très nombreux poils absorbants et pores répartis sur les feuilles et l'écorces. Page 214, Bertholon relate les nouvelles expériences de M. Ingen-Housz, expliquant que « la surface inférieure des feuilles a été destinée principalement à répandre l'air purifié ; la supérieure, à absorber l'air atmosphérique, & à élaborer en air déphlogistiqué, en séquestrant, le principe inflammable dont il est toujours fouillé ; & que cette opération se fait au moyen d'un mouvement intestin & vital, excité & entretenu par l'action de la lumière. Par un tel arrangement, dit ce savant, l'air, déphlogistiqué, sortant de la surface inférieure des feuilles, trouve moins d'obstacle »
Ces théories explicatives basées sur la phlogistique seront invalidées par les progrès de la physique et de la chimie, mais les prémisses d'une explication apparaissent. Dans d'autres chapitres de cet ouvrage l'abbé Bertholon, sur la base d'observation au microscope et plusieurs expériences de physique faites par lui ou ses compatriotes insiste sur le fait que les plantes se nourrissent, certes par leurs racines, mais aussi par les grandes quantités de pores et poils absorbants qui garnissent leurs troncs et feuilles.
Les premiers à tester l'efficacité des plantes à dépolluer l'air furent des scientifiques de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), dans les années 1980. Ils souhaitaient alors développer un filtre biologique efficace dans les stations spatiales et les écoconstructions (« édifices écologiques »).
Trente ans plus tard, l'utilité d'une dépollution des espaces intérieurs reste pertinente car dans le monde plus de 50 % de la population vit en ville et souvent une majeure partie du temps à l'intérieur d'édifices ou d'habitacles, où la qualité de l'air est souvent inférieure à celle de l'extérieur (accumulation de CO2, de poussières, d'allergènes, de composés organiques volatils). Des études, par exemple de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur montrent en France que l’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur, de plus, « les constructions modernes, économes en énergie sont souvent plus étanches à l'air ; la concentration de polluants atmosphériques peut atteindre des niveaux dangereux, constituant une menace sérieuse pour la santé humaine »12 ce qui rend toujours pertinent la recherche de plantes dépolluantes.
Dans le futur, un assortiment de plantes choisies en fonction des besoins en hygrométrie et phytoremédiation de l'air pour le logement, bureau, salle de classe, etc., alimentée automatiquement en eau, pourrait être associé à des techniques de pointe[évasif] en matière de purification de l'air et de capteurs intelligents, au profit d'un air intérieur plus pur, sans consommation supplémentaire d'énergie.
Trois chercheurs ont en 2018 proposé de produire une plante d'intérieur OGM dans laquelle serait introduite un gène de mammifère, détoxifiant : le cytochrome P450 2e1 ; un transgène pouvant par exemple être introduit dans la plante Epipremnum aureum, pour mieux épurer le benzène et le chloroforme de l'air intérieur ou d'autres COV.
Notion de bioépuration
La bioépuration est la faculté d'un être vivant (plante éventuellement) ou d'une communauté d'êtres vivants (plantes et champignons et bactéries symbiotes de la plante et de son système racinaire par exemple) d'absorber, fixer, et/ou dégrader certains polluants de l'air, de l'eau ou des sols. Toutes les plantes absorbent naturellement du CO2 et produisent de l'oxygène. Les lichens (symbiose algue-champignon) et certaines plantes épiphytes ou aquatiques n'utilisent pas leurs racines pour se nourrir mais captent leurs nutriments directement dans l'air et les eaux météoriques. Toutes nécessitent cependant de l'eau et une certaine quantité de lumière pour vivre.
Phytobioépuration de l'air
Diverses études ont cherché à mesurer les capacités de certaines plantes à épurer l'air (air extérieur ou air intérieur.
Ainsi en conditions expérimentales contrôlées, des fougères en pot diminuent dans une certaine mesure la teneur de l'air en formaldéhydes, mais probablement aussi via des organismes présents dans le substrat. De nombreuses études ont porté sur le formaldéhyde car c'est un polluant courant et chronique de l'air intérieur.
Si les conditions de sol, de lumière, de température et d'arrosage leur conviennent, et si elles sont assez nombreuses les plantes peuvent notamment directement réduire la concentration de CO2 dans l'environnement local. Plusieurs expériences en ont testé dans des compartiments hermétiques contrôlé, où l'on peut mesurer la vitesse d'abattement du taux de CO2. Les résultats varient fortement selon les espèces.
Mécanismes végétaux en jeu
Les plantes non aquatiques peuvent adsorber certaines molécules et/ou particules de trois manières complémentaires (encore en 2018 « mal compris et encore mal quantifiés ») :
- via leurs stomates : seuls les composés très volatils de faible poids moléculaire et souvent, solubles dans l'eau (SO2, NOx, O3, CO, formaldéhyde, benzène, toluène, etc.) empruntent cette voie puis sont solubilisés dans l'eau et enfin métabolisés ou stockés dans les cellules. Dans ce dernier cas, les plantes sont dites hyperaccumulatrices : elles peuvent concentrer un polluant, mais non le détruire s'il s'agit de métaux lourds (qui ne sont pas métabolisés).
- à la suite d'un dépôt de surface. Les composés de volatilité intermédiaire ou de haut poids moléculaire et plutôt liposolubles sont absorbés sur la cuticule souvent cireuse des feuilles, puis peuvent migrer vers la mésophylle pour y être intégrées ou « bioépurés » de la même manière que précédemment. Des feuilles rendues collantes par du miellat de puceron peuvent aussi adsorber certains polluants de l'air. Des particules peuvent se fixer sur les poils, tiges, racines, etc.
- Via le microbiome végétal.
En faisant passer l'air intérieur dans de l'eau où sont cultivées des algues ou des plantes aquatiques, les particules, le CO2 et d'autres composés peuvent être retirés de l'air. Une difficulté est alors de gérer les biofilms qui encrassent les parois vitrées et/ou la surface des feuilles (en présence de plantes supérieures)
Mécanismes secondaires ou collatéraux : Dans le sol, autour des racines, les complexes argilo-humiques du sol ou les mycéliums de champignons présents dans la terre et/ou les bactéries ou divers petits organismes peuvent aussi adsorber, absorber des métaux ou absorber et dégrader certains polluants et parfois contribuer à la dépollution (voir l'article fongoremédiation).
Efficacité
Le lierre grimpant (Hedera helix)
Elle dépend en partie des conditions de sol, de luminosité, de santé de la plante. Les plantes plus vertes et foncées (plus riches en chlorophylle) sont généralement plus actives quand la lumière est intense ainsi Ficus elastica ou Yucca massengena se montre dans ces conditions plus rapide que d'autres espèces testées pour absorber le CO2 (et elles peuvent atteindre une grande taille en intérieur). Mais on a montré que d'autre espèces, plus colorées ou ornées de taches claires continuaient, elles à être active quand la lumière est faible. Ocimum basilicum, appréciée pour ses fleurs et son parfum semble par contre peu efficace contre le CO2 , de même que Sinningia speciosa. Codiaeum variegatum se montre dans un premier temps efficace mais atteint un plafond à 1000 ppm, qui reste une dose élevée selon certains experts. Hormis les cactées, toutes les plantes émettent du CO2 la nuit, mais bien moins que la quantité de CO2 qu'elles ont absorbée la journée précédente.
Certaines espèces sont métallophytes (fougères), et/ou plus efficaces que d'autres pour absorber certains gaz et composés organiques volatils. Par exemple, selon les travaux de Yang et collaborateurs, le lierre grimpant (Hedera helix) a une plus grande capacité d'absorption de l'octane et du trichloréthylène que la misère pourpre (Tradescantia pallida), mais cette dernière est plus efficace pour absorber le toluène et le benzène. Des études plus approfondies restent encore à faire.
Contrairement à ce qui est parfois avancé, les rayonnements électromagnétiques, générés entre autres par les ordinateurs et les émetteurs Wi-Fi, ne sont pas absorbées par les plantes.
La plante elle-même absorbe certains polluants par l'intermédiaire de ses feuilles et racines, mais les microbes de la phyllosphère sont aussi impliqués (par ex pour la décomposition de phénols), de même que les micro-organismes du substrat qui s'y retrouvent y contribuent aussi.
En 2009 Yang et ses collaborateurs ont montré que les plantes d'intérieur, au même titre que leurs substrats, leurs pots de plastique, les micro-organismes associés et les pesticides utilisés, émettent aussi des composés organiques volatils. Certaines substances potentiellement toxiques sécrétées par les végétaux (terpénoïdes, alcools, cétones et esters) sont connues pour avoir un rôle écologique (p. ex. défense, signalisation, imitation de phéromones). Dans cette publication, les auteurs soulignent que « l'impact positif ou négatif de ces composés sur les humains balancé avec la capacité des plantes à retirer d'autres composés organiques volatils n'a pas été étudié. »
Impact des composés organiques volatils sur les plantes
Une revue de littérature faite par Korte et ses collaborateurs en 2000, montre qu'à partir d'une certaine dose, tout polluant cause des dommages à la structure des cellules végétales, à différents degrés. Ayant observé une baisse de la photosynthèse chez des plantes soumises aux composés organiques volatils, Yoo et collaborateurs en concluent que ces derniers ont un effet négatif sur la physiologie des végétaux.
Exemple de plantes et des polluants traités
Vers 2010, environ 120 espèces de plantes avaient déjà été testées pour la phytoremédiation de l’air intérieur, mais pour l'épuration de gaz et non des particules en suspension. Une première étude a ainsi montré que la plante araignée (Chlorophytum comosum L.) capte efficacement sur leur cuticule des particules grandes, moyennes ou petites, aéroportées de l'air intérieur (nettement mieux qu'une plaque d'aluminium posée au même endroit et servant de « contrôle »). Cette espèce a été testée dans une clinique dentaire, dans une salle d'embouteillage de parfums et dans un bureau. Dans ces trois lieux, la plante s'est en outre montrée capable d'adsorber sur ou dans sa cuticule à la fois des particules plutôt solubles dans l'eau, et des particules solubles dans les cires ou graisses. La quantité de microparticules accumulée passivement sur les plaques d’aluminium est toujours nettement inférieure à celle accumulée sur la même surface de feuille des plantes démontrant qu'il n'y a pas que les forces de gravité en jeu, mais on ne comprend pas encore comment la plante fixe ces particules mieux qu'une surface artificielle, alors même qu'elle est en croissance.
Les plantes choisies sont souvent des espèces rustiques, facile à élever, et qui n'ont pas besoin d'un ensoleillement direct (dans la nature, il s'agit souvent de plantes d'ombre et de sous-bois). Il s'agit souvent de plantes tropicales qui ne cessent pas de croitre en hiver.
- Areca
- Chlorophytum : formaldéhyde, monoxyde de carbone
- Dracaena marginata (Dragonnier de Madagascar) : benzène, formaldéhyde, trichloréthylène
- Epipremnum aureus : formaldéhyde, monoxyde de carbone, benzène, ozone
- Ficus benjamina : formaldéhyde
- Gerbera jamesonii (Gerbera) : formaldéhyde
- Hedera helix (Lierre) : formaldéhyde, benzène, trichloréthylène, monoxyde de carbone
- Howea forsteriana (Kentia) : benzène, l'hexane, le toluène
- Phoenix roebelenii (Palmier-dattier) : xylène et toluènes
- Phoenix roebelenii (Dattier du Mékong ou Dattier nain) : formaldéhyde et xylène
- Sansevieria trifasciata (Langue de belle-mère) : benzène
- Spathiphyllum : benzène, trichloréthylène
Plantes d'intérieur communes
Ombre
- Aspidistra
- * Philodendron — Monstera deliciosa
- Chlorophytum comosum
- Schefflera aboricola
- Dracaena
- Philodendron
- Aglaonema commutatum
- Epipremnum
- Dieffenbachia
- Piléa — Pilea cadierei
Mi-ombre
- Zamioculcas
- Clivia miniata
- Yucca — Yucca elephantipes
- Lierre (Hedera helix)
- Anthurium
- Begonia
- Commélinacées
- Maranta — Maranta leuconeura
- Cissus
- Solenostemon scutellarioides
- Cordyline
- Chrysalidocarpus lutescens
- Zantedeschia
- Orchidées
Soleil
- Beaucarnea recurvata
- Ficus benjamina
- Caoutchouc (Ficus elastica)
- Broméliacées
- Codiaeum
- Caféier
- Papyrus — Cyperus papyrus
- Hibiscus
- Howea
- Saintpaulia ionantha
- Aloe Vera
Date de dernière mise à jour : 21/01/2025
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