ZOSTERE.

ZOSTERE

Les zostères, sont des plantes aquatiques marines appartenant au genre Zostera, (famille des Zostéracées). Ce genre largement répandu dans le monde comprend entre 5 et 13 espèces selon les sources.

Le nom générique Zostera dérive du grec ancien ζωστήρ zoster signifiant ceinture1, en référence à la forme des feuilles.

Les zostères sont en régression (parfois brutale2) dans une grande partie de leurs habitats, dont par exemple dans le Bassin d'Arcachon, sans doute à la suite d'effets synergiques impliquant des eutrophisants, des pesticides (agricoles, mais aussi provenant des antifoolings), la turbidité, des polluants métalliques, des microbes/parasitoses5,6 et peut être le réchauffement climatique.

Caractéristiques générales

Ce sont des plantes marines herbacées, généralement vivaces, à feuilles en forme de rubans de 20 à 120 cm de long et 0,5 à 1,5 cm de large selon les espèces, de couleur vert brillant.

Ces feuilles s'insèrent sur de courtes tiges portées par des rhizomes ramifiés blancs.

Les fleurs sont encloses dans les gaines à la base des feuilles. Ces fleurs très simplifiées sont soit mâle (une étamine), soit femelle (un carpelle).

Les fruits vésiculeux peuvent flotter.

La diagnose du genre est, pour les parties stériles, la suivante :

  • Feuille avec gaine à la base et portant une ligule à la jonction de la gaine et du limbe,
  • Feuille sans cellules à tanin,
  • Rhizome non comprimé, avec inter-nœuds de plus de 2 mm de long,
  • Rhizome monopodial, herbacé, portant une courte tige à chaque nœud.

Les classifications les plus récentes divisent le genre Zostera en deux sous-genres bien distincts, Zostera et Zosterella.
Certains auteurs considèrent même ce dernier comme un genre à part entière qu'ils nomment Nanozostera.

Caractères distinguant les sous-genres Zostera et Zosterella

Subgen. Zostera

Subgen. Zosterella
ou
gen. Nanozostera

Position
des faisceaux de fibres
du rhizome

Dans la partie la plus externe de l'écorce

Dans la partie la plus profonde de l'écorce

Racines

Nombreuses (plus de 4) à chaque nœud

1 à 4 à chaque nœud

Gaines foliaires

Tubulaires. Se fendent avec l'âge

Ouvertes et munies des deux volets membraneux

Pousses

Terminales

Latérales

Inflorescence

Pas de rétinacle

Présence d'un rétinacle

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Zostera marina par Carl Axel Magnus Lindman

Classification de Cronquist (1981)

Règne

Plantae

Sous-règne

Tracheobionta

Division

Magnoliophyta

Classe

Liliopsida

Sous-classe

Alismatidae

Ordre

Najadales

Famille

Zosteraceae

Genre

Zostera
L.
, 1753

Classification APG II (2003)

8569

Classification APG II (2003)

Clade

Angiospermes

Clade

Monocotylédones

Ordre

Alismatales

Famille

Zosteraceae

Répartition et habitat

Ces herbes aquatiques, marines, forment des herbiers marins. Les zostères sont présentes dans les mers de tous les continents du globe.

On les trouve dans les sédiments sableux ou dans les estuaires, entièrement submergées ou partiellement flottantes.

Plus précisément :

8570

Répartition du genre Zostera

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Herbier de zostères (États-Unis)

Écologie

Les herbiers de zostères jouent un rôle important dans le dépôt des sédiments, la stabilisation des substrats ainsi que comme support pour les algues épiphytes et les micro-invertébrés.

Ils forment aussi un milieu favorable à la reproduction de nombreuses espèces de poissons et de coquillages économiquement importantes. La conservation de leur diversité génétique pourrait être importante pour la résilience écologique des milieux littoraux face aux dérèglements climatiques, à l'acidification des océans et à la montée de la mer10. Elle est consommée par certains oiseaux.

Dans les baies où elles ont besoin de certaines conditions d'éclairement, et dans certains estuaires où elles utilisent certaines capacités d'adaptation au manque de lumière (photoadaptation, les feuilles de zostères enrichissent la laisse de mer qui a également une importance trophique et pour la stabilisation des plages ou dunes.

Dans les années 1930, un parasite unicellulaire (Labyrinthula zosterae) a provoqué un dépérissement des zostères, tuant 90 % de la biomasse.

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Inhabituel sur la façade atlantique, une laisse de mer principalement constituée de feuilles de zostères, plante à fleur équivalent atlantique de la posidonie, et de rares algues vertes (Morgat, baie de Douarnenez)

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Les herbiers sont des habitats pour de nombreuses espèces. Les feuilles de zostères elles-mêmes sont le support d'algues épiphytes

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Mini-banquettes de Zostera noltii (Zostères naine) à Port Saint-Louis-du-Rhône

Liste des espèces

Sont actuellement acceptées dans ce genre :
Selon
Catalogue of Life  :

Selon AlgaeBase et WoRMS  :

Espèces fossiles

Une trace du genre Zostera a été exhumée de la flore Heersienne de Gelinden en Belgique et attribuée à l'espèce fossile Zostera nodosa (Brongn.) Sap. et Mar.

Utilisation

En Europe les zostères étaient autrefois utilisées pour rembourrer les matelas et paillasses. Elles ont aussi parfois été utilisées pour recouvrir les toitures, notamment au Danemark. On les récoltait aussi pour les répandre dans les champs comme engrais.

Cette plante produit en été des composés phénoliques qui semblent jouer un rôle pour sa protection immunitaire et elle est riche en nutriments ; Certains Amérindiens de l'île de Vancouver et de la côte de la Colombie-Britannique consommaient le rhizome cru et le donnaient comme nourriture aux oiseaux domestiqués et au bétail.

Ils consommaient, lors de grandes occasions, les tiges et rhizomes de cette zostère trempés dans l'huile d'un poisson, Thaleichthys pacificus, ou alors ils récoltaient sur la côte les feuilles de cette zostère portant des œufs de Clupeidae et mangeaient le tout. La plante entière était aussi utilisée comme herbe aromatique pour parfumer la viande de phoque, de marsouin ou de cervidés.

Les zostères ont servi de nourriture à la tribu amérindienne des Seris (Mexique), les rhizomes et la base des feuilles étaient consommées à l'état frais, ou séchées sous forme de gâteaux pour l'hiver.

À la fin du XIXe siècle, les zostères ont été utilisées sous forme de briquettes pour servir de bourrage obturant dans les "cofferdams" des cuirassés français comme l'Iéna.

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Cette maison traditionnelle danoise a un toit recouvert de feuilles séchées de Zostère marine.

Date de dernière mise à jour : 28/04/2025

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