Aphis nasturtii Kaltenbach - Aphidula rhamni (Puceron du nerprun)
Insecta, Homoptera, Aphididae.
Description
- Adulte : les aptères sont, de façon caractéristique, ternes et jaunâtres, plus rarement légèrement verdâtres ; ils mesurent jusqu'à 1,2 mm de longueur et ne possèdent pas de tubercules antennaires. Les antennes dépassent à peine la moitié de la longueur du corps ; les cornicules, cylindriques, mesurent à peine 0,25 mm de longueur ; ils sont clairs, sauf leur extrémité qui est légèrement foncée.
Les formes ailées, longues d'1,4 mm, ont l'arrière coloré de vert-pâle à jaune citron, et possèdent sur chaque côté une rangée de taches délavées. Le front est légèrement bombé. La cauda en forme de spadice porte 3 à 4 soies.
- Jeunes larves : blanchâtres, dépourvues de tubercules antennaires, avec des antennes très courtes, des cornicules clairs légèrement foncés à leur extrémité.
Biologie
- L'éclosion des oeufs d'hiver pondus sur le Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica) ou sur la Bourdaine (Fragula alnus) (plantes-hôtes primaires) a lieu début avril. Les fondatrices produisent 3 semaines environ plus tard des larves qui, à leur tour, engendrent des femelles vivipares virginipares, pour la plupart ailées. Celles-ci quittent l'hôte primaire et fondent sur divers hôtes secondaires (plantes adventices, Pomme de terre et autres) de nouvelles colonies.
Ces pucerons ponctionnent la sève des feuilles et des pousses de ces plantes, en enfonçant leurs stylets dans le phloème.
- De par son mode de prise de nourriture (piqueur-suceur), le Puceron du nerprun est vecteur de souches de virus Y (Virus Y de la pomme de terre, y compris la souche considérée comme celle responsable de la nécrose des nervures du tabac), du Virus A (mosaïque rugueuse), du Virus de la mosaïque des taches jaunes, des Virus M et S. Des avis divergents existent quant à la transmission du virus de l'enroulement.
- Pendant l'été, de succèdent plusieurs générations de virginipares en partie composées d'individus ailés, en partie d'aptères. Les ailés attaquent de nouvelles plantes-hôtes d'été et peuvent se trouver disséminés sur de grandes distances, par le vent. Les printemps ou les étés particulièrement doux, survenant après une migration importante depuis l'hôte primaire, sont particulièrement favorables à une pullulation.
- Une fois le développement estival terminé, les pucerons, sous forme de gynopares et de mâles, retournent en septembre sur l'hôte primaire, où a lieu l'accouplement et où les femelles pondent leurs oeufs fécondés à la base des bourgeons et dans les fentes de l'écorce du Nerprun, où ils passeront l'hiver.
Cycle de vie
- Diécique obligatoire, holocyclique.
- L'œuf est en place sur le Nerprun de l'automne à avril.
- Ce Puceron se multiplie sur les hôtes secondaires le reste de l'année.
Dégâts
- Des dégâts directs, dus à la prise de nourriture par piqûre et succion, se manifestent rarement et seulement lors d'une attaque massive sur des pieds de Pomme de terre bien développés, dont la croissance se trouve freinée. Ce Puceron ne provoque pas de déformations.
- La transmission de virus entraîne des dégâts indirects graves, surtout pour les pommes de terre de semence, du fait que le Puceron du nerprun peut aussi apparaître massivement sur les cultures de production de plant où le Puceron vert du pêcher (Myzus persicae) est relativement rare.
Remarque
Ce ravageur est fréquent dans toute l'Europe centrale sur Pomme de terre ; son importance augmente de l'ouest vers l'est surtout, contrairement au Puceron vert du pêcher (conditions climatiques défavorables pour son hôte d'hiver, le Pêcher) et dépend étroitement de la présence du Nerprun, qui préfère les sols riches en calcaire.
Colonie sous une feuille de Pomme de terre
Détail d'une colonie sur feuille de Pomme de terre