Ichneumon (les ichneumons en français) est un genre d'insectes hyménoptères de la famille des Ichneumonidae, famille qui comprend environ 25 000 espèces décrites (on estime que la famille pourrait en compter de 60 000 à 100 000), soit plus que tout autre famille d'hyménoptères. De nombreuses espèces sont présentes en Europe.
Ils sont d'importants parasitoïdes d’insectes ravageurs de cultures, utilisés dans la lutte biologique, jouent un rôle clé de régulation dans leur écosystème.
Voici une famille de guêpes solitaires parasites particulièrement vaste et complexe tant du point de la taxonomie que des comportements parasitaires. Certains sont capables de détecter leurs hôtes à travers d’épaisses parois et de percer plusieurs centimètres de bois pour pondre leurs larves directement dans le corps du malheureux insecte hôte...
Les guêpes solitaires de la famille des Ichneumonidae sont extrêmement diversifiées. Certains spécialistes estiment qu’il existerait près de 100 000 espèces d’Ichneumonidae dont 25 000 ont déjà été décrites ! Toutes ces espèces sont parasites ou parasitoïdes, et la diversité du groupe se reflète dans la diversité des hôtes. Les Ichneumonidae parasitent en effet des insectes et arachnides très variés : araignées, pseudoscorpions, chenilles, coléoptères, mouches, hyménoptères, trichoptères, neuroptères, raphidioptères, mouche-scorpions,... la plupart des ordres d’insectes peuvent être parasités par des ichneumons.
Parmi les Ichneumonidae aux modes de vie les plus bizarres, on trouve ceux parasites des araignées : la femelle ichneumon pond ses œufs dans le sac d’œuf d’une araignée, et les larves qui éclosent se fixent au dos des araignées et sucent leur hémolymphe (le sang des insectes) jusqu’à ce que l’araignée de meure d’épuisement. Il existe également un genre d’Ichneumonidae, le genre Agriotypus, chez qui les femelles parasitent les larves des trichoptères qui sont aquatiques. Pour cela, elles s’accrochent solidement à un support en bord d’eau, une pierre ou une tige de plante aquatique par exemple, et rampent jusqu’au fourreau de la larve de trichoptère. Une fois qu’elles ont trouvé une larve d’une espèce de trichoptère hôte, elles percent son fourreau et pondent un œuf à l’intérieur de celui-ci. La larve d’Ichneumonidae, une fois sortie de l’œuf, se nourrit de la larve de trichoptère sans la tuer immédiatement. Elle attend d’être presque entièrement développée pour finir de consommer son hôte. Une fois le repas terminé, la larve de l’Agriotypus tisse un bouchon pour rendre le tube étanche et construit un long ruban de soie qu’elle pousse hors de son abri. Ce ruban, long de plusieurs centimètres, possèderait une structure particulière qui permettrait à la larve de remplir le fourreau d’air respirable ! Pour sortir de l’eau et commencer leur vie aérienne, ces étranges guêpes semi-aquatiques se contentent de découper le bouchon du fourreau et de se laisser entrainer par la bulle d’air formée dans leur cocon jusqu’à la surface Un cycle semi-aquatique similaire est observé chez d’autres ichneumons du genre Tanychela, parasites de chenilles aquatiques de la famille des pyrales.
Un autre fait étonnant pour les scientifiques qui étudient cette famille, est d’avoir trouvé une plus grande diversité chez ce groupe en milieu tempéré qu’en milieu tropical. Ce résultat très inhabituel (pour presque tous les groupes animaux et végétaux, la diversité augmente en milieu tropical) a cependant été réfuté. Il provenait certainement du fait que les Ichneumonidae des régions tempérées ont été mieux étudiés que les régions tropicales jusqu’à maintenant.
Ichneumon
Ichneumon suspiciosus