Scatophaga stercoraria
La scatophage du fumier (Scatophaga stercoraria), populairement surnommée « mouche à merde », appartient à l'ordre des diptères, et à la famille des Sarcophagidae. C'est la mouche velue que l'on voit se poser sur les bouses de vache dans les pâtures. Elle mesure de 5 à 12 millimètres et possède des poils dorés (mâle) ou verdâtres (femelle). On la trouve en Europe, Asie et Amérique du Nord.
Cycle de vie
Durant l'accouplement, les insectes se rencontrent sur les bouses de vache fraîchement émises et encore chaudes. Les œufs, d'un diamètre d'un millimètre environ, sont pondus sur cette matière. La larve, un asticot se développe alors pour atteindre environ 10 millimètres, en se nourrissant des larves d'autres insectes coprophages, qu'elle trouve dans la bouse.
La femelle a la capacité de sélectionner le sperme d'un seul mâle en rejetant celui des autres.
Insulte
Au Québec, on surnomme plutôt cet insecte mouche à marde (en utilisant la variante locale pour le mot merde). Cependant, l'expression sert également à désigner quelqu'un qui vous colle après et vous suit partout, un peu comme une mouche qui ne cesse de vous tourner autour et dont vous n'arrivez pas à vous défaire. Exemple: « Mon petit frère est une vraie mouche à marde. »
Tantôt appelée "Scatophage du fumier", ou plus simplement "mouche du fumier", ou plus rarement "mouche à toison jaune", la mouche stercoraire (Scatophaga stercoraria pour les intimes !) fait partie des Diptères, autrement dit des "mouches" au sens large du terme. Dotée d'une seule paire d'ailes comme le sont tous les Diptères (les Hyménoptères ont 4 ailes !), cette mouche relève de la Famille des Scatophagidae (environ 150 espèces en France) laquelle comporte des saprophages, zoophages, phytophages, et bien sûr coprophages. Larves et adultes peuvent à l'occasion quelque peu "panacher" leur menu, du moins dans les limites éthologiques et physiologiques compatibles.
Comptant parmi les plus grosses espèces (elle atteint 10 à 12 mm), cette scatophage est assurément la plus visible en raison de sa fréquence, de sa coloration, et plus encore de ses mœurs. Son aptitude à prendre possession des bouses et crottins à peine tombés à terre est en effet remarquable, et témoigne à coup sûr d'une organisation sensorielle particulièrement aboutie. A ce "flair" s'ajoute une coloration "caca de nouveau né" ( tendance "flashy" sous le soleil ! ) favorisant grandement la visibilité ci-dessus évoquée, sans parler du caractère relativement peu farouche de la bestiole, et de sa forte propension à travailler en équipe ... pour ne pas dire en groupe !
Contrairement aux apparences, la mouche stercoraire est avant tout prédatrice, et donc plus coprophile que coprophage. En d'autres termes elle est simplement attirée sur les excréments par la présence des diverses espèces de mouches lui servant de déjeuner. Ses larves, qui évoluent au sein même de la bouse ou du crottin, sont pareillement entomophages, et se nourrissent pour l'essentiel aux dépens des asticots de ces autres espèces.
Issues de "pupes" hivernantes, les mouches stercoraires apparaissent très tôt (dès mars-avril), et leur descendance s'observe jusqu'en octobre. En principe il y aurait 2 générations annuelles, mais quand la région et la météo s'y prêtent je pense qu'il peut y en avoir plus, d'autant que le développement larvaire peut se faire rapide, comme souvent chez les mouches. A titre d'exemple le cycle complet chez la mouche domestique est de 40 à 49 jours à 16° .... Mais seulement de 6 à 8 jours à 35° !
En terme de visibilité il porte essentiellement sur la coloration des bestioles, la pilosité des mâles étant jaune-roussâtre, et celle des femelles jaune-verdâtre. Sauf à avoir le nez sur la bouse ou le crottin (et le derrière en l'air ! ), la distinction est parfois assez malaisée, car la coloration de ces mouches est susceptible de quelque peu varier, sans parler de la taille qui peut aller du simple au double chez les 2 sexes.
Il s'observe aisément, car il se passe toujours sur les lieux de pontes, et donc sur les bouses et crottins, ou à proximité immédiate. C'est souvent l'occasion de constater des différences de tailles pouvant être très importantes, à la fois entre les sexes, et au sein d'un même sexe. Dans les cas extrêmes il s'ensuit des scènes aussi cocasses que classiques, telles un minus de chez minus tant bien que mal cramponné sur une méga partenaire s'en fichant royalement, ou la mini femelle disparaissant littéralement entre les pattes d'un grand macho.
Au vu des images ci-dessous à gauche ils apparaissent nombreux, mais ces véritables "tirs groupés" me posent problème. Ils me semblent en effet peu compatibles avec le volume abdominal des femelles, d'autant que les oeufs doivent être émis rapidement, et en l'occurrence avant formation de la croûte superficielle de l'excrément. Au passage vous noterez que cette croûte joue ultérieurement un rôle essentiel, car elle freine l'évaporation, et la partie interne de la bouse ou du crottin conserve ainsi toute sa saveur et son moelleux ... bon appétit !
Pour l'heure je ne saurais dire si ces pontes sont le fait d'une seule femelle, ou de plusieurs, le regroupement pouvant être accidentel ou au contraire habituel. Bien entendu je vais essayer de tirer les choses au clair ... si Dame Nature m'en donne la possibilité !
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