classification : Fungi, Ascomycota, Pezizomycotina, Dothideomycetes, Pleosporomycetidae, Pleosporales, Pleosporaceae
- téléomorphe : Lewia
- espèce autrefois nommée Alternaria solani
- dénomination anglaise : early blight
Parmi les maladies aériennes de la tomate, l'alternariose est certainement l'une des plus fréquentes et des plus répandues dans le monde : elle est retrouvée sur tous les continents, partout où cette solanacée est cultivée. On la retrouve sous de nombreux climats, en zones de production tropicales, subtropicales et tempérées. La présence de rosées dans les régions semi-arides permet son développement. Elle affecte surtout les cultures de plein champ, et parfois les abris froids. Elle est aussi très présente dans de nombreux jardins d'amateurs. Ses dégâts peuvent être conséquents si des conditions climatiques humides persistent et/ou si aucune méthode de protection n'est envisagée. Elle entraîne parfois des défoliations importantes à l'origine d'une réduction des rendements, mais aussi de nombreuses lésions sur fruits liées aux effets du soleil sur ces derniers qui sont moins protégés par le feuillage.
C'est une maladie très présente en France ; elle affecte toutes les productions de plein champ. Elle est parfois rencontrée sous les tunnels plastique, pratiquement jamais dans les cultures intensives sous serres verre chauffées.
A. solani, signalé depuis plusieurs décennies sur solanacées, a longtemps été décrit comme affectant la tomate, l'aubergine, la pomme de terre, ainsi que plusieurs adventices de cette famille botanique.
En fait, la situation des Alternaria spp. sur ces plantes est beaucoup plus complexe. Ainsi, plusieurs espèces d'Alternaria seraient inféodées à plus d'une soixantaine de solanacées. De plus, l'appellation « A. solani » serait à reconsidérer, au moins sur tomate. En effet, il apparaît que sur cette plante sévirait plutôt une autre espèce, morphologiquement assez comparable à A. solani, dénommée « Alternaria tomatophila » . De plus, deux phénotypes existeraient au sein de cette espèce, différenciables par l'aspect de leurs colonies en boîtes de Petri : un phénotype clair, plus agressif sur tomate, et un autre foncé.
A. solani serait l'agent pathogène de l'alternariose de la pomme de terre, et A. beringelae E.G. Simmons (2000) sévirait sur aubergine.
Il est à noter qu'A. subcylindrica E.G. Simmons & R.G. Roberts (2000) et A. cretica E.G. Simmons & Vakal., (2000) ont été ponctuellement observés sur feuilles de tomate-cerise pour le premier, et en Grèce sur des lésions foliaires classiques d'alternariose pour le second. Signalons qu'A. subtropica E.G. Simmons (2000) peut occasionner des taches sur fruits.
D'autres Alternaria s'attaquent aussi à la tomate, nous évoquerons essentiellement A. alternata f. sp. Lycopersici, A. alternata et A. tomato (Cooke) Jones.