LA VIE DES CHAMPIGNONS

 

Les champignons surgissent du jour au lendemain après une pluie, une période chaude sur le sol des forêts, des champs, des prés, des dunes et marais. Comme tout être vivant, le champignon naît, grandit et se reproduit. Hors de la période de reproduction, il végète et se trouve justement sous une forme qualifiée d’appareil végétatif. C’est le mycélium qui, avec l’aide de bactéries, si l’humidité et la température sont suffisantes, détruit dans le sol des feuilles, du bois, et déchets divers ; ce mycélium se nourrit de débris organiques ou vit aux dépens ou en association avec un autre organisme. A la différence des végétaux chlorophylliens, verts, qui utilisent l’énergie solaire pour fabriquer leur propre substance (végétaux autotrophes les champignons sont tribulitaires d’autres être vivants, au même titre que les animaux organismes hétérotrophes. Au moment de la reproduction, ces champignons élaborent des fructifications plus ou moins grandes et compliquées, qui renferment des spores, poussière de minuscules cellules assurant la dissémination, petites et peu visibles chez les moisissures, elles constituent le chapeau (carpophore ou sporocarpe), les carpophores sont l’équivalent des fleurs et des fruits mais l’appareil végétatif est présent.

Formes du chapeau de champignons.jpg

 

 

 

La vie d’un champignon est + ou – longue : quelques jours, une saison, ou plusieurs années, voire quelques siècles. La vie hétérotrophe, selon l’origine de la matière organique nourricière, revêt trois modalités. Si cette matière est inerte (débris, déchets), c’est le saprophytisme. Le mycélium saprophyte s’accroît en cercle de + en + large autour du point de germination de la spore comme on peut le remarquer chez les moisissures des fruits, du pain ou des confitures ; cela explique aussi la fréquence de la position en ronds (les ronds de sorcières) des chapeaux de nombreuses espèces, les carpophores apparaissant au niveau du mycélium en croissance.

Si le champignon s’installe sur un hôte et vie à ses dépens, c’est le parasitisme, mode de vie prédominant dans les groupes entiers qui causent des maladies dites cryptogamiques. Les végétaux sont particulièrement touchés par les phytoparasites, oïdium, mildiou, chancre…

Enfin au hasard des rencontres dans le sol, des associations se sont constituées au cours d’une longue évolution entre champignons et organes de végétaux chlorophylliens, c’est une symbiose, l’association particulière avec les racines constituant les mycorhizes. Ce dernier type est très répandu, touchant 8 à 9 plantes sur 10, il est souvent indispensable à la vie du végétal supérieur et selon la localisation des mycéliums, on définit les ectomycorhizes, situées en manchon à l’extérieur de la racine, et les endomycorhizes, localisées dans les tissus de l’écorce racinaire de l’hôte. L’appareil reproducteur des champignons est resté longtemps méconnu des botanistes : la nature et le rôle des carpophores ont été longs à concevoir ; aussi par rapport aux plantes à fleurs à reproduction bien visible, par leur fleur justement, les phanérogames, les considérait-on, avec les algues, les lichens, les mousses et les fougères, comme des végétaux à reproduction cachée, les cryptogames, notion complètement dépassée de nos jours, mais les termes, généralisés au grand public, demeurent. Lors de la reproduction, les appareils sporifères s’élaborent (et une fois reconnus comme tels, ils sont bien visibles de fait, mais ne ressemblent en rien à des fleurs). Une distinction est faite entre ceux qui ont une petite fructification relativement simple, les micromycètes, et ceux qui possèdent une fructification plus complexe et importante, les macromycètes. L’ébauche constitue le primordium, il grandit, devient plus ou moins massif, formé d’un enchevêtrement de filaments mycéliens, les hyphes, en faux tissu, le parenchyme ; la nature des hyphes n’est pas forcément uniforme ; c’est un caractère essentiel de détermination, des polypores et croutes au sens large entre autres. La région fertile constitue l’hymonium c’est là que les spores naissent au niveau d’extrémités mycéliennes particulières, les sporophytes dont la structure est fondamentale pour séparer, parmi les macromycètes, champignons à asques et champignons à basides ; dans l’asque, les spores se forment par huit à l’intérieur du sporocyste ; dans la baside, les spores naissent par quatre et sont bourgeonnées à l’extérieur.

 

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Chez les basidiomycètes, on rencontre trois types développement à partir du primordium, correspondant à une évolution croissante vers la protection de la région fertile. Dans un premier type, le développement est indéfini, le carpophore s’accroissant de façon continue par la marge (aphyllophorales). Dans un deuxième type, le carpophore est défini l’hyménium est bien localisé et protégé sous des enveloppent constituants des voiles, qui se déchirent à la maturité des spores en dégageant l’hymonium : c’est le type hémiangiocarpe des champignons à volve et à anneau (Amanite, Psalliotes) ou à voile général adhérent (Cortinaires, Pholiotes) ou celui du satyre puant. Dans le troisième type, l’hymonium naît au sein du primordium où il demeurera protégé par une paroi épaisse jusqu’à ce que des mécanismes d’ouverture libèrent les spores : c’est le type angiocarpe des vesses-de-loup, géastres ou nidulaires.

Formes de la marge des champignons.jpg

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