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Abelmoschus esculentus
(Malvaceae)
Famille
Malvaceae
Nombre de chromosomes
2n = (66–) 130(–144)
Synonymes
Hibiscus esculentus L. (1753).
Noms vernaculaires
Gombo commun, gombo, gumbo (Fr). Common okra, okra, okro, lady’s finger (En). Quiabeiro (Po). Mbamia, mbinda (Sw).
Origine et répartition géographique
Le genre Abelmoschus est originaire de l’Asie du Sud-Est. Abelmoschus esculentus, toutefois, est une plante cultivée d’origine incertaine. Il est très répandu dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes, mais est particulièrement apprécié en Afrique de l’Ouest, en Inde, aux Philippines, en Thaïlande et au Brésil. On signale Abelmoschus esculentus dans toute l’Afrique tropicale, tandis que le gombo ouest-africain (Abelmoschus caillei (A.Chev.) Stevels) est limité aux climats humides et perhumides d’Afrique.
Usages
Les jeunes fruits immatures constituent un légume important, que l’on consomme bouilli ou frit. En Afrique de l’Ouest, ils sont généralement bouillis pour faire des soupes et des sauces gluantes. On peut les conserver par séchage, entiers ou coupés en tranches, ou encore par saumurage. Le produit séché est généralement broyé en poudre avant d’être vendu. Les jeunes feuilles sont couramment consommées comme épinard. Le feuillage est parfois utilisé comme aliment pour le bétail.
Le mucilage du gombo a des usages médicinaux et industriels. On l’a utilisé comme substitut du plasma sanguin, ou pour accroître le volume sanguin. Les feuilles sont parfois utilisées comme base de cataplasmes, comme émollient, sudorifique ou antiscorbutique, et pour traiter la dysurie. Le mucilage du gombo est utilisé comme agent de collage pour la fabrication de papier glacé, ainsi qu’en confiserie. Les fibres de l’écorce sont utilisées localement pour la confection de lignes de pêche et de pièges à gibier. On peut en confectionner des cordes, et l’utiliser pour la fabrication de papier et de carton. Les graines torréfiées de gombo sont employées dans certaines régions comme substitut du café.
Production et commerce international
La production mondiale de gombo (des deux espèces) sous forme de légume-fruit frais est estimée à 6 millions de t par an, dont 95% de gombo commun. Ce n’est qu’en Afrique de l’Ouest et centrale (environ 10% de la production mondiale) qu’on utilise à la fois le gombo commun et le gombo ouest-africain, qui se partagent le marché à peu près à égalité.
Propriétés
La composition des fruits de gombo par 100 g de partie comestible (81% du produit tel qu’acheté, avec les extrémités coupées) est la suivante : eau 88,6 g (85,7–90,2), énergie 144 kJ (36 kcal), protéines 2,1 g (1,1–3,0), lipides 0,2 g, glucides 8,2 g, fibres 1,7 g, Ca 84 mg (55–142), P 90 mg, Fe 1,2 mg (1,1–1,5), β-carotène 185 μg (180–190), thiamine 0,04 mg, riboflavine 0,08 mg, niacine 0,6 mg, acide ascorbique 47 mg (20–126). La composition des feuilles de gombo par 100 g de partie comestible est la suivante : eau 81,5 g (75,3–92,4), énergie 235 kJ (56 kcal), protéines 4,4 g (2,8–5,6), lipides 0,6 g, glucides 11,3 g, fibres 2,1 g, Ca 532 mg (258–635), P 70 mg, Fe 0,7 mg, β-carotène 385 μg, thiamine 0,25 mg, riboflavine 2,8 mg, niacine 0,2 mg, acide ascorbique 59 mg (9–75) (Leung, W.-T.W., Busson, F. & Jardin, C., 1968). Comparé à d’autres légumes-fruits charnus (tomate, aubergine), le gombo est particulièrement riche en Ca et en acide ascorbique.
Les glucides sont présents principalement sous forme de mucilage. Celui des jeunes fruits consiste en molécules de longue chaîne, d’un poids moléculaire d’environ 170 000, formées de sucres et d’acides aminés. Les principaux composants sont le galactose (25%), le rhamnose (22%), l’acide galacturonique (27%) et des acides aminés (11%). Le mucilage est très soluble dans l’eau. Sa solution a un indice de viscosité intrinsèque de 30 environ.
Les graines de gombo contiennent environ 20% de protéines (dont la composition en acides aminés est comparable à celle des protéines du soja), et 20% de lipides (dont la composition en acides gras est comparable à celle de l’huile de graines de coton). Les fibres de l’écorce sont faciles à extraire. Elles sont de couleur blanche à jaune, résistantes mais assez grossières. Des essais effectués en Chine indiquent qu’un extrait alcoolique de feuilles d’Abelmoschus est susceptible d’éliminer les radicaux libres d’oxygène, de soulager les maladies rénales tubulaires-interstitielles, d’améliorer les fonctions rénales et de réduire la protéinurie.
Description
Plante annuelle robuste, érigée, atteignant 4 m de haut, plus ou moins fortement ramifiée ; tige cylindrique, avec des poils raides disséminés, glabrescente, souvent tachetée de rouge ; ramifications dressées à courbées vers le bas. Feuilles disposées en spirale, simples, de forme et de taille variables ; stipules filiformes, jusqu’à 2 cm de long, souvent fendues jusqu’à la base, couvertes de poils raides ; pétiole jusqu’à 50 cm de long, souvent lavé de rouge, avec une ligne de poils simples et doux sur le dessus, sinon avec des poils raides disséminés et glabrescent ; limbe à contour transversalement elliptique à orbiculaire, jusqu’à 50 cm de large, longueur de la nervure médiane jusqu’à 35 cm, le plus souvent palmatilobé à palmatipartite en 3, 5 ou 7 segments, cordé à la base, à 5–9 nervures, segments triangulaires, ovales, elliptiques, obovales, oblongs, spatulés ou lancéolés, acuminés, dentés en scie à crénelés, parfois entiers ou anguleux, nervures avec des poils raides disséminés sur les deux faces, glabrescent. Fleurs axillaires, solitaires ou en grappe par réduction ou avortement des feuilles supérieures ; pédicelle jusqu’à 3 cm de long sur la fleur, 7 cm sur le fruit, avec des poils raides disséminés, glabrescent ; segments de l’épicalice 7–15, libres, linéaires à lancéolés, de 5–25 mm × 0,5–3 mm, aigus à acuminés, caduques à la floraison ou peu après, couverts de poils raides ; calice spathacé, de 2–6 cm de long, avec 5 dents à l’apex, se fendant généralement sur un côté lors de l’expansion de la corolle, adné à la corolle et au tube staminal et tombant en même temps, strigueux à soyeux ; 5 pétales libres, obovales à orbiculaires, de 3–7 cm de long, charnus à la base, obtus à rétus à l’apex, glabres, jaunes, virant souvent au rose après la floraison, avec un centre violet foncé ; étamines réunies en tube staminal jusqu’à 2,5 cm de long, blanches, glabres ; ovaire supère, tomenteux, souvent avec quelques poils raides sur les côtes, style à 5–10 bras de 3–5 mm de long, stigmates violet foncé, avec des poils simples. Fruit : capsule érigée, cylindrique à pyramidale, de 5–25 cm × 1–5 cm, acuminée, à section ronde ou à 5–10 angles, concave entre les côtes, perdant progressivement son indument initial, variant quand il est jeune d’une couleur rouge-violet et vert rougeâtre à vert foncé, et de vert pâle à jaune, complètement ou partiellement loculicide ou totalement indéhiscente, contenant jusqu’à 100 graines. Graines globuleuses à ovoïdes, de 3–6 mm de diamètre, avec de petites verrues en rangées concentriques, portant rarement de longs poils rouges sur le tégument. Plantule à germination épigée.
Autres données botaniques
Abelmoschus esculentus (en général 2n = 130) est probablement un amphidiploïde (allotétraploïde), issu d’Abelmoschus tuberculatus Pal & H.B.Singh (2n = 58), espèce sauvage originaire de l’Inde, et d’une espèce ayant 2n = 72 chromosomes (peut-être Abelmoschus ficulneus (L.) Wight & Arn. ex Wight).
Une autre espèce de gombo comestible, Abelmoschus caillei (A.Chev.) Stevels, se rencontre dans les zones humides d’Afrique de l’Ouest et centrale. Il y a de bonnes raisons de penser que c’est également un amphidiploïde, dont l’un des parents est Abelmoschus esculentus.
Il n’y a pas de différences apparentes dans les usages du gombo commun et du gombo ouest-africain, ce qui explique qu’ils soient souvent mis ensembles. D’un point de vue morphologique, Abelmoschus caillei diffère à divers égards d’Abelmoschus esculentus, mais c’est l’épicalice qui offre le caractère distinctif le meilleur, ses segments ayant une largeur de 0,5–3 mm chez Abelmoschus esculentus, et 4–13 mm chez Abelmoschus caillei. Les deux espèces de gombo peuvent être distinguées de façon assez fiable (mais pas avec une certitude absolue) d’après la forme des fruits. Ceux d’Abelmoschus esculentus ont une forme cylindrique à pyramidale, tandis que ceux d’Abelmoschus caillei sont ovoïdes. Les références bibliographiques sur le gombo commun doivent être interprétées avec prudence, parce qu’elles peuvent inclure des données relatives à Abelmoschus caillei.
Il existe de nombreux cultivars de gombo commun. Certains des plus connus sont ‘Clemson Spineless’, ‘Indiana’, ‘Emerald’ (Etats-Unis), et ‘Pusa Sawani’ (Inde), qui sont utilisés depuis une trentaine d’années.
Croissance et développement
Dans les conditions du sud de la Côte d’Ivoire (5°N), les cultivars locaux et introduits fleurissent dans un délai de 45–80 jours après le semis en saison sèche (semis en octobre : raccourcissement des jours), et de 55–105 jours après un semis en saison des pluies (semis en mars : période d’allongement des jours). La période de culture excède rarement 6 mois.
La floraison et la pollinisation se produisent tôt le matin. Bien que l’autopollinisation soit la règle, il peut y avoir un degré élevé de pollinisation croisée par les insectes. Pour l’utilisation en légume, les fruits sont cueillis environ une semaine après la floraison. En enlevant régulièrement les jeunes fruits, on obtient une croissance végétative et une floraison soutenues, ce qui prolonge la durée de la période productive. En culture de semences, il faut environ un mois de la floraison à la maturation du fruit. Dans ce cas, la croissance végétative s’arrête peu après la floraison, tous les produits d’assimilation étant détournés vers les organes reproductifs de la plante.
Ecologie
Abelmoschus esculentus nécessite des températures supérieures à 20°C pour avoir une croissance normale. Le pourcentage de germination et la rapidité de levée des semis sont optimaux à 30–35°C. L’initiation florale et la floraison sont retardées à mesure que la température est élevée (corrélation positive entre température et nombre de nœuds végétatifs sur la tige). Abelmoschus esculentus est une plante de jours courts, mais sa large répartition géographique (jusqu’à des latitudes de 35–40°) indique qu’il y a des différences marquées entre cultivars à cet égard. L’initiation florale et la floraison sont peu affectées par la longueur du jour chez les cultivars subtropicaux répandus tels que ‘Clemson Spineless’ et ‘Pusa Sawani’. La plupart des cultivars tropicaux montrent des réponses quantitatives aux jours courts, mais on observe également des réponses qualitatives. La longueur de jour critique la plus courte observée est de 12 heures 30 minutes. Cela explique pourquoi la floraison des cultivars locaux de gombo commun n’est influencée quantitativement par la longueur du jour que dans les zones côtières du Golfe de Guinée (5°N). En revanche, à des latitudes plus hautes (10°N) dans l’intérieur du continent, on peut parfois observer des plantes très hautes de gombo commun ne fleurissant pas en raison d’une réponse qualitative.
Le gombo commun tolère une grande diversité de sols, mais préfère les limons sableux bien drainés, de pH 6–7, riches en matière organique.
Multiplication et plantation
La plupart des agriculteurs récoltent des graines de leur propre cultivar ou variété locale assez hétérogène. Le moyen le plus facile de conserver les graines est de les laisser dans les capsules. Le poids des graines est de 30–80 g/1000 graines. Pour ramollir le tégument dur, on trempe souvent les graines dans l’eau ou dans des produits chimiques avant le semis. On pratique en général le semis direct par poquets (1–3 graines par poquet). Les densités optimales varient de 50 000–150 000 plantes/ha. Les semis lèvent en une semaine. Lorsqu’ils atteignent environ 10 cm de haut, on les démarie en ne laissant qu’une plante par poquet.
La germination et la croissance initiale sont fortement améliorées par des pratiques culturales qui abaissent la température du sol, telles que le paillage, un arrosage effectué avant le moment le plus chaud de la journée, et un semis effectué sur le côté des billons le moins exposé à un ensoleillement direct.
Gestion
Les producteurs commerciaux de gombo pratiquent généralement la culture pure, et préfèrent les cultivars introduits précoces et homogènes. En agriculture traditionnelle, les paysans cultivent leurs variétés locales de gombo, dans les jardins familiaux ou dans les champs, en association avec d’autres cultures vivrières. En Afrique de l’Ouest et centrale, les variétés locales sont souvent constituées d’un mélange d’Abelmoschus esculentus et d’Abelmoschus caillei, le premier étant prédominant dans les climats secs, le second dans les climats humides.
L’absorption d’éléments minéraux est assez élevée. Des chiffres indicatifs, pour une récolte de fruits d’environ 10 t/ha, sont les suivants : 100 kg N, 10 kg P, 60 kg K, 80 kg Ca et 40 kg Mg.
En conditions tropicales humides, une culture à plein développement consomme environ 8 mm d’eau par jour.
Certains agriculteurs pratiquent la culture de repousse. Celle-ci fleurit peu après la coupe de la première culture, mais donne habituellement des fruits de qualité médiocre, avec un fort pourcentage de fruits courbés.
Maladies et ravageurs
Les maladies cryptogamiques les plus graves qui affectent le gombo en Afrique sont la fonte des semis (Macrophomina phaseolina, Pythium aphanidermatum, Rhizoctonia solani), la fusariose vasculaire (Fusarium oxysporum), la cercosporiose (Cercospora abelmoschi, Cercospora malayensis) et l’oïdium (Erysiphe cichoracearum, Oidium abelmoschi).
Le virus de la mosaïque du gombo (OkMV), transmis par des altises (Podagrica), est fréquent en Afrique, mais cause des dégâts bien moins importants que la maladie de la frisolée de la feuille de gombo (OLCV) transmise par un aleurode (Bemisia tabaci). L’aleurode est également le vecteur du virus de la mosaïque à veines jaunes (BYVMV), qui est une cause importante de mauvaises récoltes en Asie. On ne peut lutter contre ces virus qu’en luttant contre leurs vecteurs. Les nématodes du genre Meloidogyne posent un problème important. On peut éviter leurs dégâts en pratiquant une rotation des cultures (par ex. avec des céréales) et en apportant une abondante fumure organique.
Les ravageurs importants sont les foreurs des fruits et des tiges (Earias spp., Heliothis spp., Pectinophora gossypiella), les altises (Podagrica spp.), et les jassidés (Empoasca spp.). La lutte chimique est difficile en raison de la fréquence des récoltes. Le gombo commun est en général plus sujet aux attaques de maladies et de ravageurs que le gombo ouest-africain.
Récolte
Les types les plus précoces de gombo commun sont prêts pour la récolte 7 semaines après le semis. Les fruits doivent être récoltés lorsqu’ils sont âgés de 7–8 jours. Une récolte plus précoce réduit le rendement parce que les fruits ont un poids moindre, mais une récolte trop tardive réduit le rendement commercial parce que les fruits trop âgés deviennent fibreux. Les champs de gombo sont en conséquence récoltés à intervalles de 2–3 jours. La fréquence minimale est d’une récolte par semaine, mais il faut alors cueillir des fruits de toutes tailles. Une telle fréquence réduit les rendements, mais les fruits très petits peuvent atteindre des prix plus élevés, étant de première qualité. Pour la production de semences, on peut récolter en une seule fois. Le contact intensif avec les fruits et les plantes légèrement poilus peut occasionner une irritation de la peau.
Rendements
Une récolte de fruits de 10 t/ha peut être considérée comme bonne, mais en conditions optimales on peut obtenir plus de 40 t/ha. Les rendements sont généralement faibles (2–4 t/ha) en raison de méthodes de culture peu intensives. Les rendements en graines sont de l’ordre de 500–1000 kg/ha.
Traitement après récolte
Les fruits frais de gombo peuvent être transportés sans difficulté en vrac, et conservés ainsi pendant quelques jours sans trop de perte de qualité. Les gombos séchés sont un produit important en Afrique de l’Ouest. Les fruits sont généralement coupés en tranches transversales, mais la pratique du tranchage longitudinal a été observée dans l’Etat de Benue au Nigeria. Ces tranches sèchent bien sur les bords mais subissent un début de fermentation au milieu, ce qui leur confère une saveur particulière. Dans certains pays, on trouve une petite industrie de conserverie et de congélation.
Le mucilage de gombo peut être extrait par broyage de la plante, élimination des cires et matières grasses par traitement à l’éther et à l’alcool, suspension du matériel purifié dans l’eau, filtrage et concentration du filtrat.
Ressources génétiques et sélection
Les variétés locales d’Afrique ne courent pas pour le moment un grand risque d’érosion génétique. Seuls les producteurs commerciaux ont tendance à passer à des cultivars commerciaux de gombo commun, tandis que les variétés locales des deux espèces sont généralisées en agriculture de subsistance.
Des collections de base de ressources génétiques sont conservées par la Southern Regional Plant Introduction Station à Griffin, Georgie (Etats-Unis), le National Horticultural Research Institute (NHR) à Ibadan (Nigeria), l’Institut de recherche pour le développement (IRD) à Montpellier (France), le Centre national de recherches agronomiques (CNRA) à Bouaké (Côte d’Ivoire), le National Bureau for Plant Genetic Resources (NBPGR) à New Delhi (Inde), et l’Institute of Plant Breeding (IPB) à Los Baños (Philippines).
Sélection
En Afrique, la sélection et l’amélioration du gombo commun n’ont été pratiquées qu’à une échelle limitée par le secteur commercial. La société semencière Technisem au Sénégal distribue des cultivars africains améliorés, tels que ‘Volta’ qui convient pour la saison chaude et la saison fraîche, et l’hybride F1 ‘Lima’ qui a une tolérance élevée aux maladies virales et convient pour l’exportation. Les paysans africains ont sélectionné une immense diversité de formes adaptées à une grande variété de systèmes culturaux. Certaines sont disponibles auprès de marchands grainiers locaux. Les travaux internationaux d’amélioration génétique se sont orientés vers la culture intensive donnant une production élevée en un temps court (maturité précoce, plantes compactes à entrenœuds courts, plantation à forte densité) et vers une large adaptation (insensibilité à la photopériode, résistance aux maladies et ravageurs). La méthode de sélection la plus courante reste le croisement entre parents intéressants, combiné avec la sélection généalogique ou les rétrocroisements. Divers cultivars américains et indiens intéressants ont trouvé leur place chez les producteurs commerciaux dans toutes les zones tropicales et subtropicales, mais il reste largement de quoi faire en matière de sélection en Afrique pour le secteur commercial (où il faudrait de bonnes solutions de rechange aux cultivars introduits, présentant une meilleure adaptation aux conditions locales) ainsi que pour le secteur traditionnel (où il faut des types rustiques, robustes et à longue période de végétation). Cependant, les analyses d’isozymes ont montré un degré de diversité génétique assez faible parmi les gombos cultivés en dépit d’une grande variabilité phénotypique. On a peu d’information concernant l’amélioration génétique faisant appel aux biotechnologies, à part l’extraction d’ADN in vitro et la régénération à partir de divers explants et cultures de tissus.
Les caractéristiques des deux espèces de gombo offrent de nouvelles possibilités de recombinaison. Elles se croisent aisément dans les deux sens, donnant naissance à des hybrides vigoureux, qui présentent cependant une réduction marquée de la fertilité. Des graines sont néanmoins formées par des hybrides interspécifiques dans des conditions de pollinisation libre, résultant probablement d’un rétrocroisement avec du pollen fertile de l’une des espèces parentes. ‘Parbhani Kranti’ a été obtenu de cette manière en Inde, avec une résistance ou tolérance au YVMV héritée d’Abelmoschus caillei.
Bien que l’on trouve les deux espèces de gombo côte-à-côte dans les champs des paysans d’Afrique de l’Ouest, leur intégrité génétique est largement assurée, car il y a très peu de chances que les hybrides F1 improductifs soient choisis comme sources de semences pour la culture suivante.
Perspectives
Le gombo restera un légume-fruit productif et apprécié. La découverte relativement récente de la différence entre le gombo ouest-africain et le gombo commun ouvre de nouvelles possibilités pour cette ancienne plante cultivée. L’amélioration du gombo tirera d’autre part un grand profit d’une meilleure connaissance de sa phylogenèse et des relations entre espèces dans le genre Abelmoschus.
Le gombo, aussi appelé Okra (Abelmoschus esculentus) est une plante tropicale à fleurs appartenant à la famille des Malvacées, originaire d'Afrique.
Son fruit est une capsule de forme pyramidale récoltée verte et employée comme légume et comme condiment. Sa section transversale montre cinq cavités qui forment un parfait pentagone. Sa peau est couverte d'un duvet soyeux.
Le gombo est une grande herbe, annuelle, à la tige érigée pouvant atteindre 2 m 50 de haut. Le fruit est une capsule de 8-25 cm de long, poilue, anguleuse, ovoïde-lancéolée, longuement pointue.
Cette plante était cultivée par les Égyptiens, puis importée en Europe par les Maures espagnols au XIIe siècle, elle fut introduite au XVIIe siècle en Amérique par les esclaves. Les esclaves et maîtres parlant le créole utilisaient ce mot pour parler des plantes en général. Elle est consommée dans la quasi totalité de l'Afrique tout au long de l'année.
Le fruit contient une substance mucilagineuse (de texture gélatineuse) utile pour épaissir soupes et ragoûts. On conseille généralement de choisir des gombos bien colorés de moins de 10 cm de long afin qu'ils ne soient pas durs.
Le gombo se mange cru ou cuit et il fait partie de nombreux plats créoles, africains ou japonais. Il rentre notamment dans la fabrication du calalou. Il se marie bien avec la tomate, l'oignon, l'igname, le poivron ainsi qu'avec le curry, la coriandre, l'origan, le citron, le vinaigre et d'autres épices comme le ras el hanout.
Il est également la base du gumbo : soupe cadienne typique de Louisiane, dans laquelle le fond est constitué de mélange de céleri, poivron vert et oignon que l'on fait revenir avec les gombos coupés en rondelles. D'autres préparations typiques du Sud des États-Unis sont les gombos braisés à la tomate et les rondelles de gombo frites.
Il est également utilisé pour des sauces avec de la viande blanche ou du poulet. Fragile, le gombo se conserve deux à trois jours au réfrigérateur dans un sac de papier. Les graines mûres, grillées, peuvent être utilisées en guise de café. Le gombo est une spécialité de la côte d'ivoire, il est souvent utilisé en sauce sur du riz blanc.
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